Conclusion difficile à Cali, Colombie, pour la cop16 de la biodiversité qui n’a pu accoucher d’un accord complet. Difficile de faire la paix avec la nature, vu que nous ne lui faisons aucune guerre, nous en somme partie prenante.

Parmi les résultats acquis, il y en a un qui frappe justement les esprits : après des décennies de lutte les « peuples autochtones » ont enfin obtenu des rétributions pour les ressources biologiques qu’ils ont développées …. sauf qu’on les leur attribue en tant que gardiens de la biodiversité, concept qui ne fait pas partie de leur culture. Ni celui de peuple autochtone d’ailleurs, invention occidentale qui classe dans le même panier des peuples aussi divers que les Inuits, les Papous ou les Yanomani de la forêt amazonienne. Panier qui est fondamentalement celui du mythe qui régnait au XVIIIème siècle et à nouveau au XXIème.



Un déni de leur contribution réelle au développement de notre environnement.

Rappelons ici quelques citation édifiantes, tirée de l’ONU elle-même.



Extrait du Rapport de la commission Brundtland :

Témoignage contradictoire de l'Inuit Rhoda Inuksu: La menace environnementale la plus cruelle vient du mouvement environnemental lui-même car nous voyons les lois de protection des animaux détruire systématiquement notre manière de vivre et violer nos droits comme peuples aborigènes à nos traditions et valeurs. Pourtant notre peuple, incluant le peuple Arctique, a besoin de développement. Le défi est de trouver des stratégies pour le développement qui rencontre les besoins des gens et de l'environnement1



Et de Cultural and spiritual values of Biodiversity (1999) :

Patrick Segundad, du peuple Kadazun, un peuple autochtone de Bornéo, relève que le terme biodiversité n'existe pas dans leur langue. S'il devait le traduire, il dirait que c'est tout ce qui existe dans ce monde y compris l'air, l'eau et le soleil.

Aroha Te Pareake Mead, Maori néo-zélandais, souligne que le terme biodiversité est limité aux cultures non-indigènes et qu'il peut affirmer sans ambiguïté que le terme n'est pas facilement traduisible dans les cultures indigènes telles que celle des Maoris.

Et je l’avoue, et le revendique : le concept de biodiversité ne fait pas partie de ma culture non plus.

1Our Common Futur, p233 UNEP 1987